Rabah Bitat (1927-2000), premier dirigeant de
la Wilaya IV, est l'un des pionniers du FLN. Membre du CRUA, des
"22" qui décidèrent de lancer la lutte armée, et des
"six" qui constituaient la première direction du FLN, il a
été le premier chef de la zone 4, qui deviendra plus tard la Wilaya IV.
Militant de la filière PPA-MTLD, Rabah Bitat prend ses distances
envers Messali Hadj comme envers les centralistes. Membre de l'OS, dont
il est un des éléments-clé, il participe à différentes tentatives
destinées à lancer la lutte armée dans la branche radicale du MTLD.
Il côtoie les principaux animateurs de cette tendance, Mohamed Boudiaf,
Didouche Mourad, Larbi Ben M'Hidi, Mustapha Ben Boulaïd, Souidani
Boudjemaa, Lakhdhar ben Tobbal, Abdelhafidh Boussouf et les autres.
L'échec de l'OS amène ses animateurs à se concerter dans la
clandestinité, pour créer finalement le CRUA, dont sera issu le FLN.
Bitat se voit confier la Wilaya IV, qu'il dirigera jusqu'à son
arrestation en mars 1955. Il restera en prison jusqu'à l'indépendance.
Avec
plusieurs adjoints de valeur, comme Soudani Boudjemaa, il réussit à
organiser une série d'attentats à Alger et dans la Mitidja le 1er
novembre 1954. Des maquis bien structurés et très actifs naissent
aussitôt dans les monts de Lakhdharia et l'Atlas blidéen, compensant
la déstructuration des réseaux qui fait suite aux arestations massives
opérées au lendemain du 1er novembre 1954.
Alger,
qui fait encore partie de la Wilaya IV, reste le principal foyer de
l'activité politique. La présence de nombreux militants permet à
Bitat de coordonner aussi bien la Wilaya IV que d'organiser de
nombreuses rencontres avec les autres courants et entre responsables de
différentes wilayas. A cette époque, l'essentiel de l'activité
politique se déroule en territoire algérien, où se trouvent encore la
plupart des dirigeants.
Bitat
ne dirige cependant la Wilaya IV qu'un peu plus de quatre mois. Il
est arrêté en mars 1955 à Alger, et passe en prison le reste de la
guerre de libération.
Plusieurs fois
ministre après l'indépendance, il s'oppose à Ahmed Bella, pour se
retrouver aux côtés de Houari Boumediène qui en fait le Président de
l'Assemblée Nationale Populaire (APN-Parlement), un poste qu'il occupe
durant près de trois mandants. Il démissionne en 1990, mais reste au
FLN, et appuie Abdelaziz Bouteflika aux présidentielles de 1999. |