La Wilaya IV            الولاية الرابعة التاريخية

 

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Documents

 

- Objectifs révolutionnaires,

in El-Moudjahid, août 1957

- Hassan IV, in Jeune Afrique, 1962

- Massu, Le Torrent et la digue (extraits)

- La vie en Wilaya IV

- Bougara: une plume subtile

 

 

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Kobus, de son vrai nom Belhadj Djillali Abdelkader, est un ancien militaire formé à l’école de Cherchell. Fils d’un lieutenant de l’armée française, il adhère au PPA-MTLD, fréquente l’aile la plus radicale, pour devenir numéro deux de l’OS dont où il est chargé de l’entraînement militaire.

En cette fin des années 1940, Kobus est très connu des militants, mais aussi de la direction. Il est si puissant qu’un congrès du MTLD se tient dans le haouch (ferme) familial à Zeddine, à l’époque une toute petite localité située dans la wilaya de Aïn-Defla, en retrait de la route Alger-Oran, en allant vers l’Ouarsenis.

Le démantèlement de l’OS par la police française aboutit entre autres à l’arrestation de Belhadj Djillali. Malgré les consignes de l’Organisation, il reconnaît les faits. C’est, pour lui, le début de la déchéance.

Il est mis en quarantaine jusqu’à sa sortie de prison en 1955. Les militants se méfient de lui. Il tente de prendre contact avec le FLN-ALN mais personne ne veut de lui. Au sein du FLN, il est fortement soupçonné d’avoir été retourné par les services spéciaux français, qui veulent l’injecter au sein de l’ALN.

Cette méfiance, ajoutée au dépit d’un homme qui a été au sommet et se voit rejeté, en fait une proie facile pour les services spéciaux français, qui le poussent à monter un maquis parallèle à celui de l’ALN.

Son prestige auprès de ceux qui l’avaient connu dans les années quarante reste cependant important. Ils lui font confiance, peu d’entre eux pensant à une trahison. Bon organisateur, il monte rapidement une milice dans la région de Zeddine, se procure des armes auprès des autorités françaises, organise des unités, et promet de passer à l’action armée.

Il réussit à faire illusion pendant de longs mois. Il hisse les drapeaux algérien et français côté à côte, parle comme un chef de guerre sur le point de passer à l’action, tient un discours nationaliste, et s’en prend au FLN-ALN dont il qualifie les militants de « communistes », « aventuriers » ou « bandits ». Seuls quelques hommes très proches de lui semblaient réellement être au courant de ses projets.

Fin 1956, il disposait de plus 500 hommes, dans des cantonnements situés entre la route Alger-Oran et l’Ouarsenis. Il a recruté dans la région, mais aussi à Alger et dans de nombreuses villes, où il était connu comme ancien militant nationaliste.

A partir de début 1957, commencèrent des accrochages entre ses milices et l’ALN. Mais toujours aucune action contre les forces coloniales. Le doute commença alors à s’instaurer parmi ses hommes, dont certains prennent contact individuellement avec le FLN et le rejoignent.

Kobus poursuit ses actions contre le FLN-ALN. Il coordonne son action avec le bachagha Boualam, dont les troupes se trouvent un peu plus à l’ouest, dans la région de Beni Boudouane.

En 1957, durant le Ramadha, le commando Djamel, dirigé par Si Mohamed Bounaama, alors capitaine, chef de la zone trois, lance une attaque contre le fief de Kobus. Cette fois-ci, l’aviation française intervient ouvertement, pour la première fois, aux côtés de Kobus.

Le doute n’est alors plus permis. Des hommes, de plus en plus nombreux, cherchent une issue pour rejoindre le FLN. C’est le cas notamment de l’un de ses proches, Ahmed Belkacem, que Kobus décide d’exécuter lui-même.

Rachid Bouchouci, responsable des liaisons et renseignements de la zone trois, multiplie les contacts avec les hommes de Kobus. Il ne s’agit plus, désormais, de l’éliminer seulement, mais de faire un exemple, de renverser la vapeur, et de tirer le maximum d’armes de l’opération. Ceci après les précautions d’usage. Les dirigeants de la Wilaya acquièrent la conviction totale que la majorité écrasante des hommes de Kobus l’avait rejoint en pensant réellement œuvrer pour l’Algérie, et qu’ils ne cherchent qu’une issue pour se rattraper. La pression de leur part se fait forte, et il faut leur demander de patienter pour bien préparer l’opération.

Si M’Hamed Bougara, chef de Wilaya, donne son accord pour que les hommes de Kobus rejoignent l’ALN, à condition de ramener leur armement et la tête de Kobus. Ce sera fait dans la nuit du 27 au 28 avril. Près de 1.000 hommes rejoignent les monts de Amrouna, sur les contreforts de l’Ouarsenis, avec armes et bagages et la tête de Kobus. Près de 800 d’entre eux sont armés, bien que leur armement ne soit pas très perfectionné qu’ils ne ramènent aucune arme lourde : les services spéciaux français s’étaient montrés prudents et avares en dotation pour Kobus.

L’armée française lança aussitôt une opération de poursuite gigantesque, tant l’enjeu était important. Elle dura trois jours entre Amrouna, Bethia et jusque dans la forêt El-Medad de Theniet El-Had. L’aviation fut utilisée de manière intensive, et les pertes parmi ceux qui venaient de rejoindre l’ALN furent très élevées. Plus de cent d’entre eux furent tués avant même d’être intronisés au sein de l’ALN.

Les rescapés furent disséminés à travers les zones et secteurs. Beaucoup cependant manquaient s’entraînement et de formation, e-t succombèrent rapidement.

L’histoire de Kobus était close.

L'affaire Kobus