Cherif
Besaïdi est un ancien sous-officier de l’armée française, qui avait
fait pendant deux ans la guerre d’Indochine. Sans formation ni passé
politique, c’était un militaire qui avait atteint le grade de
sous-officier.
Au
cours de la seconde moitié de 1956, il fut contacté par l’ALN durant
une permission dans sa région natale de Ouled El-Aggoun, près de
Souagui, dans la région de Médéa. L’ALN voyait en lui une recrue
intéressante, en raison de sa formation et de son expérience
militaires. Il fut intégré et rapidement promu officier, et désigné
à la tête d’une compagnie.
Bensaïdi
finit par devenir l’un des officiers les plus en vue de la Wilaya VI.
Mais ses relations avec les autres dirigeants étaient tendues. La
situation en Wilaya VI était alors très difficile, ce qui a contribué
à aggraver la crise.
Bensaïdi
prit prétexte de cette situation pour éliminer la plupart des
officiers de la Wilaya, parmi lesquels le chef de Wilaya, Ali Mellah.
Les amis de Bensaïdi affirmèrent qu’il avait agi pour tenter de rétablir
une situation difficile. Peu politisé, il avait utilisé la seule méthode
qu’il connaissait, la force.
Il
réussit progressivement à étendre son influence sur une vaste zone de
la Wilaya VI, tout comme Bellounis avait réussi à contrôler une autre
partie de cette même Wilaya.
Tout
ceci se déroulait aux frontières de la Wilaya IV. En l’absence de décision
de la direction du FLN-ALN, Si M’Hamed décida alors de mettre fin à
la situation. Il dépêché Si Tayeb Djoughlali en Wilaya VI, avec pour
mission d’y rétablir la situation. Bensaïdi, poursuivi sans relâche,
s’acharna contre les unités de l’ALN et contre la population,
finissant de se discréditer. Il finit par se mettre sous la protection
de l’armée française, qui finit par le promouvoir au grade de
colonel.
Cela
pose évidemment de nombreuses questions. Bensaïdi était-il en mission
pour le compte de l’armée française depuis le moment où il avait
intégré l’ALN ? Avait-il été chargé d’infiltrer l’ALN,
ce qui ne serait qu’une des très nombreuses tentatives des services
spécialisés français de casser le FLN-ALN de l’intérieur ?
Après
être revenu sous la protection de l’armée française, Bensaïdi s’établit
dans la région de Sidi Aïssa et Sour El-Ghozlane, établissant son PC
à Djouab. |