Tayeb Djoughlali, le
maître d’école coranique devenu chef de guerre dans la wilaya IV, a été
l’un des pionniers du FLN-ALN dans l’Atlas blidéen et le Titteri, en
Wilaya IV, avant de prendre en charge a réorganisation de la Wilaya VI à
la suite de l'affaire Bensaïdi.
Né en 1916 à
El-Omaria, à l’est de Médéa, il a suivi une formation traditionnelle.
Ecole coranique dans son village, puis maître d’une école coranique dans
un douar voisin, celui de Ouled Ali.
Il était
théoriquement proche de l’Association des Oulémas, de par son itinéraire
et sa formation, mais il avait des contacts suivis avec le filière
PPA-MTLD. Il avait notamment des contacts avec ceux qui deviendront les
principaux animateurs de l’OS et du courant radical, comme Soudani
Boudjemaa, Didouche Mourad.
Il intègre l’action
politique dès 1937, pour se voir confier des responsabilités au niveau
local. Créer et animer des sections dans la région de Médéa, Omaria,
Berrouaghia, et toute la région à l’est de la capitale du Titteri.
La crise du MTLD
l’amène à prendre ses distances vis à vis des deux courants. Il se
retrouve mieux avec les anciens de l’OS, et assiste ainsi en janvier
1954 à une réunion déterminante pour la région, une rencontre tenue à
Soumaa avec Souidani Boudjemaa, qui devait être désigné peu après chef
de la Mitidja pour la future organisation FLN-ALN. Souidani lui demande
d’entamer un travail militaire : organiser des groupes, rassembler des
armes, créer des réseaux.
Au déclenchement de
la guerre de libération, la région est prête. Elle s’impose rapidement
comme une des plus chaudes du pays. Il est vrai qu’elle possède certains
atouts : une succession de montagnes se prolongeant jusqu’à Bouzegza et
Zbarbar à l’est, jusqu’à l’Ouarsenis à l’ouest.
Très vite, naissent
dans cette région de grands mythes de la guerre de libération, comme Ali
Khodja et Si Lakhdhar.
Au lendemain du
congrès de la Soummam, qui structure le FLN-ALN, Si Tayeb Djoughlali est
désigné à la tête de la zone deux de la Wilaya IV. C'est l'un des hommes
sur lesquels competra plus tard Si M'Hamed Bougara.
C'est à lui qu'il
confie le soin de relancer la Wilaya VI, qui connaît de sérieux
problèmes. Avec l'affaire Bensaïdani et la présence des troupes de
Bellounis, la région connaît de sérieux remous. Si Tayeb s'y rend, en
compagnie de Abderrahmane Menguellati.
La Wilaya VI fut
finalement dissoute, sa zone une fut rattachée à la Wilaya IV, pendant
qu'une autre zone était rattachée à la Wilaya V. Ce n'est qu'en 1958 que
la Wilaya VI fut rétablie, avec la désignation de Si Haouès à sa tête. |