Lakhdhar Bouragaa,
Commandant Si Lakhdhar, a passé six ans au sein de l’ALN, en Wilaya
IV, dont il a été membre du Conseil, après avoir commandé la célèbre
compagnie Zoubiria.
Il
est né le 15 mars 1933 dans la commune d’El-Omaria, dans la région
de Médéa, sur le versant sud de l’Atlas blidéen. La région,
pauvre, bouillonnait d’activisme dans les années quarante et au début
des années cinquante, avec la présence de nombreux militants comme
Tayeb Djoughlali, Souidani Boudjemaa, et aussi en raison du relief
accidenté qui offrait des possibilités à la guérilla. C’est également
une région charnière de transit entre l’est vers l’ouest du pays,
et un refuge naturel pour les militants fuyant Alger.
En
1956, Lakhdhar Bouragaa rejoint l’ALN dans cette zone, où se trouvent
déjà des noms célèbres : Ali Khodja et Si Lakhdhar notamment,
ainsi que Souidani Boudjemaa, Tayeb Djoughlali, Si M’Hamed Bougara et
d’autres encore. Il fait rapidement partie des unités d’élite, se
forge un nom parmi les unités les plus reconnues, passe au sein
des commandos et des katibas, pour finir par une diriger une des plus
fameuses, la Zoubiria, qui donnera plus tard son nom à une petite
localité de la wilaya de Médéa.
Il
passe rapidement officier, côtoie les plus grands noms de la Wilaya IV
à cette époque : Bougara, Si Salah, Bounaama. Avec ce dernier, il
jour un rôle clé pour mettre fin à l’affaire de l’Elysée,
contribue à retourner la situation en faveur de l’ALN, devient chef
militaire de la Wilaya IV aux côtés de Si Hassan et membre du Conseil
National de la Révolution algérienne, jusqu’à l’indépendance.
Il
tient un rôle clé dans la guerre interwilayas : ses unités sont
confrontées à l’armée des frontières dans la région sud de la
Wilaya IV, qui contrôle Alger mais se refuse à se laisser entraîner
dans une lutte fratricide. Son tempérament d’homme indépendant le mène
naturellement à l’opposition et même à la prison sous Boumediène :
accusé d’avoir soutenu Tahar Z’Biri en 1967, il sera détebnu
jusqu’en 1975.
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