En
1957-58, années durant lesquelles la Wilaya IV a connu le meilleur de
son organisation, des bataillons furent mis sur pied, avec le
regroupement de plusieurs compagnies. Toutefois, l’expérience a été
rapidement abandonnée, en raison de l’inadéquation de cette forme
d’organisation. L’ALN ne se présentait pas face à l’armée
coloniale dans une disposition similaire à celle des Vietnamiens,
permettant de concevoir une victoire militaire après une bataille de
type classique opposant des unités fixes dans une grande confrontation.
Par
contre, aux côtés du groupe de guérilla classique comprenant quelques
hommes menant un attentat, la Wilaya IV est restée célèbre pour ses
commandos et ses katibas, qui portaient généralement le nom de leur
fondateur ou d’un chachid, comme les commandos Ali Khodja et Si Djamel.
Le commando représentait à la fois l’élite, au sein duquel les
baroudeurs aspiraient à être intégrés, et des écoles de formation
militaire ambulante.
L’organisation
militaire adoptée recoupait l’organisation de la Wilaya. On
retrouvait ainsi la formule suivante :
Zone(mintaka)
= Commando
secteur
(nahia) =
compagnie
région
= section,
auxquels
s’ajoutaient les moussebiline et fidayine.
Quand
cette organisation a été mise en place, la Wilaya était orgabnisée
militairement de la manière suivante :
Zone
une :
Commando
Ali Khodj, avec quatre compagnie :
-
katiba Omaria en région une
-
katiba Rahmania en région deux
-
katiba Othmania en région trois
-
katiba souleimania en région quatre
Zone
deux :
Commando
Si Mohamed avec :
-
Katiba Omaria en région deux
-
Katiba Youssoufia en région trois
-
Katiba Hamdania en région trois
-
Katiba Zoubiria en région quatre
-
Katiba Azzedinia en région quatre
-
Groupes de fidayine en région une ( Sahel)
Zone
trois :
Commanda
Si Djamel avec
-
Katiba Hoceinia en région une
-
Katiba Hamdia en région deux
-
Katiba Koudria en région trois
-
Katiba Karimia en région trois
-
Katiba Hoceinia en région quatre
Zone
trois :
-
Katiba Hakimia en région une
-
Katiba Djelloulia en région deux
-
Katiba Zaabania en région trois
Ainsi,
il y avait en tout 26 katibas comprenant chacune 105 à 110 hommes répartis
en trois sections. Selon ce schéma, la Wilaya IV disposait de près de
3.000 hommes.
Toutefois,
les lois de la guérilla imposaient une adaptation rapide à des
situations de guerre très complexes. Les effectifs était en perpétuel
changement et en mouvement continu , imposant souvent aux chefs
d’unités, de section et de Wilaya de prendre des décisions au
quotidien.
C’est
probablement sur ce terrain que la Wilaya IV s’est distinguée des
autres Wilayas. Les décisions y étaient le plus souvent pris par
consensus, plutôt que par voie hiérarchique. Les promotions et
nominations se faisaient par cooptation plutôt que par une décision au
sommet, ce qui constitue une innovation importante dans une organisation
militaire. De cette manière, la décision est réellement collective,
d’une part, et permet d’assurer un minimum de concertation dans les
décisions qui engagent la vie du pays et des hommes qui se battait pour
son indépendance.
L’impact
de Si M’Hamed Bougara, un homme de grande ouverture qui a profondément
marqué la Wilaya, a été très profond dans ce domaine. Des dirigeants
de la Wilaya V lui ont publiquement reproché de se concerter avec ses
hommes et de les associer aux décisions, n’acceptant pas la gestion démocratique
de la Wilaya.
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